Wednesday 26 March 2008

LÉGIFÉRER SUR DES À ''PEU PRÈS'' ET DES ''PEUT-ÊTRE''

Dans l’article qui suit, on relate les résultats d’une analyse des études sur le cancer qui ont été publiées entre 2002 et 2006 où on trouve des lacunes dans leur méthodologie -- lacunes qui peuvent substantiellement fausser les résultats. Les chercheurs nous font également part, que cette problématique ne se limite pas aux études sur le cancer, mais s’étend sur l’épidémiologie en général.

Ils expliquent qu’une marge d’erreur de 5% généralement acceptée comme fiable, peut grimper jusqu’à 50% si les mauvaises méthodes d’analyse ont été utilisées.

Voici d’ailleurs la raison pourquoi que nous rapportons depuis longtemps que plusieurs scientifiques n’accordent pas grande crédibilité à toute étude qui arrive à des résultats avec des facteurs de risque très minimes. Plus les facteurs de risque sont bas, moins que ces études sont fiables.

Dans le cas des graves maladies tel que le cancer, se baser sur ces études pour établir des politiques et stratégies de santé, devient une question de vie ou de mort.

Mais il y a aussi des effets pervers lorsque la santé publique s’appuie sur ce type d’études pour légiférer avec des lois qui peuvent affecter la vie des citoyens, l’économie et l’harmonie sociale. La loi anti-tabac est un exemple parfait d’une telle loi où le gouvernement fait preuve d’une irresponsabilité flagrante en légiférant sur les ‘’à peu près’’, les ‘’peut-être’’, les ‘’tantôt oui’’ et ‘’les tantôt non’’ des études sur la fumée secondaire. D’autant plus que ces études sont teintées d’une foule d’autres biais. Lire ‘’Problèmes inhérents aux études fondées sur des échantillons’’ dans le site de Santé Canada pour l'explication des autres biais.

Plusieurs études sur le cancer fondées sur une méthodologie erronée

Plus d'un tiers de certains essais cliniques aux États-Unis portant sur le cancer ont été fondés sur des méthodes statistiques erronées, selon une étude publiée mardi, qui a examiné 75 articles publiés dans 41 revues médicales de 2002 à 2006.

Les résultats de cette étude laissent penser que des essais cliniques pourraient avoir conclu à tort que certains traitements ou actions préventives contre le cancer ont été efficaces, relèvent les auteurs de cette recherche parue dans la version en ligne du Journal of the National Cancer Institute.

Vingt-six de ces essais cliniques, soit 35% du nombre total, contiennent des analyses statistiques que ces chercheurs considèrent comme inadéquates pour évaluer les effets du traitement ou de l'intervention chirurgicale étudiés.

Ils ont également déterminé que 88% des études recouraient à une combinaison de méthodes adéquates et inadéquates tandis que neuf articles n'étaient pas étayés par des données suffisantes pour pouvoir juger si les méthodes analytiques étaient acceptables ou pas.

«Nous ne pouvons pas dire spécifiquement qu'une de ces études en particulier est fausse mais nous pouvons dire que les méthodes d'analyse utilisées dans nombre d'entre elles laissent penser que certaines ont probablement exagéré l'importance de leurs résultats», écrit le Dr David Murray, professeur d'épidémiologie à l'Université de l'Ohio, principal auteur de cette recherche.

Une marge d'erreur de 5% est généralement considérée comme acceptable en science, mais si on utilise les mauvaises méthodes d'analyse dans ce type d'études, le risque de se tromper est de 50%, poursuit-il, observant que «cela ne va pas faire avancer la science» et gaspille des ressources de recherche.

Ce médecin ne s'est pas dit surpris du résultat de cette analyse, notant que dans les autres spécialités médicales, les mêmes tendances ont été observées.«Ce n'est pas pire en matière de cancer qu'ailleurs, mais ce n'est pas mieux non plus», note le Dr Murray. «Nous essayons seulement de rendre la communauté de la recherche consciente de la nécessité de prêter attention à ce type de problèmes de méthodologie».

Il souligne aussi que l'utilisation de ces méthodes erronées d'analyse n'a rien de malintentionné et ne vise pas à orienter les résultats.

Le Dr Murray et les autres co-auteurs de cette analyse invitent les chercheurs à travailler avec des statisticiens connaissant les méthodes d'étude de groupe dont les participants sont choisis au hasard.

Ils encouragent aussi les agences qui financent des études médicales et les responsables des publications de s'assurer que les essais cliniques sont bien conçus et sont basés sur les bonnes méthodes d'analyse des données.

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